Le 11 mars dernier, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a requalifié en pandémie l’épidémie de COVID-19 qui s’était déclarée au début du mois de décembre 2019. Cela signifie que le nombre de pays touchés, y compris les États et Territoires insulaires océaniens, a augmenté. En revanche, cela ne signifie pas que le virus est devenu plus contagieux ou plus mortel.
À la date du 20 mars, 4 pays océaniens (les Fidji, Guam, la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française) ont déclaré un total de 21 cas. Chez nos voisins les plus proches, des cas ont également été signalés en Australie, en Nouvelle-Zélande et à Hawaï.
Difficultés pour la région
La COVID-19 constitue une difficulté majeure pour la région. La Communauté du Pacifique (CPS), en qualité de chef de file du Conseil des organisations régionales du Pacifique (CORP) dans le domaine de la santé publique, a pris toutes les mesures nécessaires pour lutter contre sa propagation. Elle a ainsi adopté un cadre de réponse visant à préserver le bien-être de ses agents et la continuité de son activité, tout en soutenant une réponse régionale efficace à la pandémie.
Quels sont les principaux risques pour les pays océaniens ?
- Dans la plupart des pays océaniens, l’accès à des services sanitaires de qualité est limité du fait du manque d’infrastructures, de matériel et de personnel qualifié. Dans la situation actuelle, cela peut poser un problème d’accès aux soins, si le nombre de personnes touchées augmente.
- La plupart des pays de la région ne possèdent pas le matériel de laboratoire nécessaire à l’analyse des tests sur site, ce qui complique l’identification des cas. Les échantillons de tests doivent être envoyés dans d’autres pays pour être analysés.
- Les États et Territoires insulaires océaniens sont des endroits touristiques. Cela représente un risque lié aux mouvements des personnes en provenance et à destination de ces pays (même si des restrictions ont été mises en place), et constitue une menace pour les économies locales : le tourisme représente par exemple près de 40 % du PIB de Palau, de Vanuatu et des Fidji.
- Des informations sur les mesures prises par les pays membres de la CPS peuvent être téléchargées en cliquant sur ce lien (disponible en anglais uniquement).
Réponse de la Communauté du Pacifique
Que fait la CPS pour aider ses États et Territoires membres à affronter la pandémie de COVID-19 qui sévit actuellement ?
- La CPS soutient la préparation et la réponse des pays océaniens à la COVID-19 par des mesures de veille sanitaire, de prévention et de contrôle de l’infection, de communication sur les risques, de gestion des catastrophes, de réponse humanitaire, de statistique, d’évaluation pédagogique, de conservation de données ou encore de cartographie SIG.
- L’Organisation travaille activement au sein de l’équipe interinstitutionnelle de gestion des incidents* chapeautée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). En d’autres termes, elle se réunit chaque jour avec les membres de cette équipe afin d’évaluer les besoins des pays océaniens, ainsi que de définir et de coordonner les mesures nécessaires à la préparation et à la réponse à cette situation en évolution rapide.
- Avec ses partenaires, la CPS met en œuvre toutes les mesures de préparation pertinentes afin d’aider ses membres à gérer les risques liés au virus, et notamment :
- l’affectation d’agents à des formations dans les pays sur l’identification des cas de COVID-19, la recherche des contacts, l’analyse des cas et la gestion des flambées virales ; et
- l’affectation d’agents à des évaluations et des formations nationales sur la maîtrise de l’infection.
- La CPS verse des fonds pour l’expédition et l’analyse d’échantillons de laboratoire, afin d’aider ses membres à identifier les cas potentiels et à réagir en conséquence.
- La CPS coordonne le processus d’achat de tests destinés aux centres de soins (système BD Veritor) et permettant de confirmer les cas de grippe à l’échelle nationale, ce qui facilite la gestion des cas.
- La CPS est la référente du Réseau océanien de surveillance de la santé publique (ROSSP), groupement de pays et d’organisations qui se consacre à la promotion de la veille sanitaire et s’efforce de répondre efficacement aux problèmes de santé qui se posent dans les 22 États et Territoires insulaires océaniens. Le ROSSP regroupe six services axés sur la prévention et la réponse aux épidémies : coordination des services de laboratoire, systèmes de surveillance, lutte contre les infections, alerte et communication, échange de connaissances et renforcement des capacités. Pour en savoir plus : https://www.who.int/westernpacific/about/how-we-work/pacific-support/pphsn
- À plus long terme, la CPS continue à coordonner la mise en œuvre du programme SHIP de renforcement des interventions en santé publique dans le Pacifique, programme de renforcement des capacités visant à établir et à consolider les compétences en matière d’épidémiologie, de surveillance, d’analyse et de gestion des flambées épidémiques, de communication sur les risques et de présentation de rapports. En 2019, l’Organisation a également mis en place un programme de mentorat des laboratoires, qui vise à renforcer les capacités des services de laboratoire tout en œuvrant à l’optimisation de la gestion de la qualité.
Que fait la CPS pour protéger ses agents ?
- La CPS a constitué un groupe de gestion de la sécurité chargé d’évaluer les effets et conséquences que la COVID-19 pourrait avoir dans les locaux de l’Organisation, d’organiser une préparation et une réponse appropriées afin de limiter les risques, et de transmettre des informations utiles et pertinentes à l’ensemble du personnel de la CPS et de ses membres.
- À l’instar des autres organismes membres du CORP, la CPS a pris une vaste gamme de mesures afin de limiter la propagation du virus, par exemple limiter les déplacements non essentiels, ou encore reporter les réunions et événements qui devaient avoir lieu dans ses locaux.
- Deux fois par semaine, une note d’information comprenant des conseils sur la santé et les voyages est envoyée directement aux agents (en anglais et en français), et publiée sur Internet.
La COVID-19 en bref
Qu’est-ce que la nouvelle maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) ?
La nouvelle maladie à coronavirus 2019 (COVID-19) est un virus (et plus précisément un coronavirus) zoonotique (transmis de l’animal à l’être humain) identifié comme étant la cause d’une épidémie de pathologies respiratoires observée pour la première fois à Wuhan, en Chine. Les coronavirus constituent une grande famille de virus s’attaquant généralement aux animaux. En comptant la COVID-19, il existe désormais sept coronavirus connus infectant l’être humain, qui ne causent généralement que des affections respiratoires bénignes, telles que le rhume. Toutefois, au moins deux coronavirus déjà identifiés ont causé de graves pathologies, le coronavirus du SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère), issu de la chauve-souris, et le coronavirus du MERS (syndrome respiratoire du Moyen-Orient), issu quant à lui du chameau.
Comment reconnaître les symptômes ?
Les signes courants de l’infection COVID-19 sont notamment les suivants : troubles respiratoires, fièvre, toux, essoufflement et difficultés à respirer. Dans des cas plus graves, cette infection peut provoquer une pneumonie, un syndrome respiratoire aigu sévère, une insuffisance rénale, voire le décès. La période d’incubation du virus est actuellement estimée à 2 à 14 jours ; cette estimation sera ajustée à mesure que davantage de données seront disponibles.
Existe-t-il un traitement ?
Il n’existe pas de médicament spécifique pour traiter l’infection COVID-19. Toutefois, les personnes infectées par le virus peuvent recevoir des soins de soutien afin de soulager les symptômes.
Existe-t-il des mesures de prévention ?
Pour l’heure, il n’existe aucun vaccin contre la COVID-19. Le respect d’une distance sociale, un lavage régulier des mains et le confinement volontaire des personnes ressentant des symptômes constituent des mesures efficaces pour réduire la propagation du virus.
Les rapports de situation mondiale sur la COVID-19 sont publiés en anglais sur le site de l’OMS : (https://www.who.int/emergencies/diseases/novel-coronavirus-2019/situation-reports)
* Une équipe interinstitutionnelle de gestion des incidents a été constituée le 27 janvier afin de soutenir la préparation de l’Océanie et ses efforts de réponse face à la COVID-19. Cette équipe, coordonnée par l’OMS et hébergée dans les locaux de l’OMS à Suva (Fidji), comprend actuellement le ministère australien des Affaires étrangères et du Commerce, le ministère néo-zélandais des Affaires étrangères et du Commerce, la Communauté du Pacifique (CPS), le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (UNOCHA) et le Programme alimentaire mondial (PAM). Elle permet une coordination étroite avec les ministères de la Santé des pays océaniens ainsi qu’avec des partenaires clés, notamment la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge (FISCR), l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), l’Association océanienne des fonctionnaires des services de santé (PIHOA), le Forum des Îles du Pacifique, les Centres de lutte contre la maladie des États-Unis d’Amérique (CDC) et les groupes des institutions spécialisées des Nations Unies et de l’Équipe de coordination de l’aide humanitaire dans le Pacifique.